TURQUIE

L’Allemagne prête à approuver l’exportation de l’Eurofighter vers la Turquie

Berlin s’apprête à lever son opposition à la vente d’avions de chasse Eurofighter Typhoon à la Turquie, ouvrant la voie à un potentiel contrat portant sur environ 40 appareils.

Selon des sources gouvernementales allemandes et des représentants de l’industrie de défense, citées par Handelsblatt, ce revirement stratégique pourrait officialiser un accord longtemps bloqué par des considérations politiques.

Ce changement d’attitude intervient à la suite d’une rencontre entre le chancelier allemand Friedrich Merz et le président turc Recep Tayyip Erdoğan, en marge du sommet de l’OTAN à La Haye. Cette entrevue a marqué une volonté mutuelle de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine de la défense.

L’Eurofighter est le fruit d’un programme industriel européen impliquant l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne. Bien que Londres ait soumis une offre officielle à Ankara en mars 2025, toute exportation doit être approuvée par les quatre États partenaires. Si le précédent gouvernement allemand avait bloqué la vente pour des raisons politiques, la nouvelle coalition conservatrice semble vouloir assouplir la politique d’exportation, notamment au profit de l’industrie nationale.

Un contrat avec la Turquie serait une avancée décisive pour Airbus Defence and Space, qui détient près de la moitié du programme Eurofighter et dont le siège est à Munich. En période de commandes européennes limitées, une telle vente renforcerait la viabilité de la chaîne de production et stimulerait les investissements dans les futures capacités du programme.

Alors que le F-35 américain domine le marché mondial avec plus de 3 000 commandes, l’Eurofighter reste loin derrière. Face à cette réalité, les dirigeants industriels européens, dont Michael Schöllhorn (PDG d’Airbus Defence), plaident depuis des mois pour un assouplissement de la politique allemande d’exportation afin de maintenir la compétitivité de l’Europe dans l’aéronautique de défense.

L’approbation de cette vente pourrait ainsi marquer un tournant, tant pour les ambitions de modernisation de la flotte turque que pour la consolidation d’une coopération industrielle stratégique entre Ankara et les grands acteurs européens de la défense.