L’Espagne s’est officiellement retirée des discussions préliminaires portant sur l’acquisition de chasseurs américains F-35 et évalue désormais deux options européennes : le multirôle Eurofighter Typhoon et le programme franco-germano-espagnol Future Combat Air System (FCAS). L’information a été confirmée mercredi par un porte-parole du ministère espagnol de la Défense.
Cette décision, issue de plusieurs mois de réflexion interne, s’inscrit dans la stratégie d’approvisionnement du gouvernement, qui privilégie les systèmes "Made in Europe". Les échanges avec Lockheed Martin, constructeur du F-35, sont suspendus sine die, rapporte El País, citant des sources gouvernementales anonymes.
Si la loi de finances 2023 prévoyait 6,25 milliards d’euros (7,24 milliards de dollars) pour l’achat d’appareils de nouvelle génération, la révision des plans de dépenses réoriente désormais l’essentiel des investissements vers des programmes européens. En avril, Madrid a adopté un budget défense 2025 de 10,5 milliards d’euros (12,1 milliards de dollars), dont 85 % consacrés aux technologies militaires produites localement ou dans l’Union.
Ce recentrage exclut de facto l’avion furtif américain, jugé non compatible avec les priorités actuelles. Il intervient alors que la posture de défense espagnole est scrutée depuis que le Premier ministre Pedro Sánchez s’est engagé à porter les dépenses militaires à 2 % du PIB pour répondre aux exigences de l’OTAN, tout en rejetant la proposition d’une hausse à 5 %. Ce refus a valu à Madrid les critiques de l’ex-président américain Donald Trump, qui a menacé d’imposer de nouveaux tarifs douaniers sur les produits espagnols.
Ni Lockheed Martin ni l’ambassade des États-Unis à Madrid n’ont, à ce stade, commenté la décision du gouvernement ibérique.





