Le Royaume‑Uni et l’Australie s’apprêtent à signer un accord-cadre d’une durée de cinquante ans qui permettra à Canberra de construire sa propre flotte de sous‑marins à propulsion nucléaire. L’entente, qualifiée par le ministre australien de la Défense Richard Marles de "plus important traité bilatéral depuis la fédération de 1901", sera paraphée à Sydney à l’issue de la réunion annuelle des chefs de la diplomatie et de la défense des deux pays.

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Dans le cadre de l’alliance AUKUS créée en 2021 pour contrer la montée en puissance militaire chinoise en Indo‑Pacifique, l’Australie prévoit de se doter d’au moins huit bâtiments. Trois à cinq d’entre eux seront des Virginia class d’occasion fournis par les États‑Unis, tandis que Londres et Canberra développeront conjointement une nouvelle génération désignée SSN‑AUKUS, dont la construction doit commencer dans les années 2030.

Outre l’axe anglo‑australien, Washington réexamine actuellement sa participation, inquiet des retards accumulés dans ses propres chantiers navals. Bien que la livraison du premier Virginia puisse être décalée, Richard Marles et son homologue britannique John Healey se sont abstenus de spéculer sur une éventuelle sortie américaine, préférant y voir une "occasion de réaffirmer l’engagement des États‑Unis envers AUKUS". Canberra a toutefois confirmé un second versement de 500 millions de dollars, portant à un milliard la contribution déjà réglée à Washington sur un coût total potentiellement supérieur à 245 milliards de dollars.

La rencontre intervient alors que plus de trois mille militaires britanniques participent à l’exercice multinational "Talisman Sabre" aux côtés de trente‑cinq mille soldats issus de dix‑neuf nations. Dimanche, les ministres inspecteront le porte‑avions HMS Prince of Wales amarré à Darwin ; le chef de la diplomatie britannique David Lammy y voit "le symbole tangible de l’engagement du Royaume‑Uni en Indo‑Pacifique et de sa détermination à préserver la liberté de navigation dans la région".

Cet accord cinquantenaire ouvre la voie à une coopération industrielle de long terme : transfert de technologies nucléaires navales, formation d’ingénieurs locaux et modernisation des infrastructures de chantier en Australie. Il confirme également la stratégie du Royaume‑Uni de relancer sa présence militaire "east of Suez" et d’asseoir son rôle de partenaire clé dans la dissuasion sous‑marine alliée face aux défis sécuritaires émergents.