Le pays franchit ainsi une nouvelle étape dans sa stratégie d’autonomie militaire. La Présidence des Industries de Défense (SSB) a annoncé la signature de contrats d’un montant total de 6,5 milliards de dollars pour accélérer le développement de son système intégré de défense aérienne multicouches, baptisé « Steel Dome ».

Ce programme ambitieux comprend 47 capacités clés : radars, missiles, capteurs électro-optiques, centres de commandement et systèmes d’interception de courte, moyenne et longue portée. L’objectif est de bâtir un bouclier aérien national capable de contrer un large éventail de menaces, des drones aux missiles balistiques.

L’accélération du projet s’inscrit dans un contexte régional instable. Les frappes israéliennes menées l’an dernier en Iran, en Syrie, au Liban et au Qatar ont ravivé les inquiétudes d’Ankara, qui cherche à renforcer sa posture de dissuasion. Membre de l’OTAN, la Turquie reste particulièrement exposée aux répercussions des tensions croissantes au Moyen-Orient, tout en poursuivant sa propre montée en puissance militaire.

5ᵉ Sommet sur les Radars Militaires et la Sécurité des Frontières (MRBS) à Ankara
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Dans un communiqué, le président du SSB, Haluk Gorgun, a précisé que les contrats concernent des systèmes d’interception et leurs versions avancées développés par Roketsan. Il souligne que le « Steel Dome » reposera exclusivement sur des technologies nationales, dans le but de réduire davantage la dépendance envers les fournisseurs étrangers.

Déjà considéré comme un acteur majeur dans l’exportation de drones armés utilisés en Ukraine, en Syrie, dans le Caucase et en Afrique, Ankara ambitionne désormais de devenir une référence mondiale dans la défense aérienne de nouvelle génération.